Les règles du jeu changent à partir du mois de juillet 2017 pour le chèque : sa durée de validité tombe de 1 an à 6 mois. Cette décision annonce-t-elle la disparition de ce mode de paiement dont l’utilisation est moins fréquente d’année en année ?
Très apprécié en France depuis sa création en 1865, le chèque de banque a traversé les époques. Mais malgré son âge vénérable, ce petit bout de papier rectangulaire pose de sérieux problèmes, notamment aux banques qui doivent les traiter.
Un moyen de paiement peu sécurisé et coûteux pour les banques
Selon les estimations de la Banque de France, le coût du chèque serait compris entre 0,4 et 4 milliards d’euros par an pour les banques. Ce, sans compter les quelques 3 000 tonnes de papier nécessaires à leur production. Pour les utilisateurs, ce mode de paiement peut également être source de tracas. Le risque de perte, voire de fraude est réel. Rien qu’en 2015, plus de 65 000 chèques ont été perdus ou volés ! De plus, lorsque j’émets un chèque, je ne peux pas savoir à l’avance quand il sera encaissé.
Durée de vie limitée dès juillet 2017
Depuis quelques années, le chèque de banque voit son utilisation s’effriter. Entre 2006 et 2010, le nombre de règlements par chèque a chuté de 25 %. De moins en moins utilisé au profit d’autres moyens de paiement, comme le virement bancaire, le chèque pourrait voir sa disparition s’accélérer. En effet, dès le 1er juillet 2017, les chèques ne seront plus valides 1 an, mais 6 mois, suite à une décision du ministère de l’Economie et des Finances, prise en octobre 2015. Le ministre Michel Sapin a justifié sa décision par sa volonté de ″faciliter la vie des clients et celle des commerçants″. ″Bien que pouvant apparaître utile pour beaucoup d’utilisateurs, le chèque est porteur de nombreux inconvénients tant pour les entreprises que pour les particuliers″, a fait observer Bercy.
Demain, le chèque dématérialisé ?
Si cette mesure n’est pas officiellement à l’ordre du jour, certains observateurs du secteur s’attendent à ce que les pouvoirs publics finissent par décider de mettre un terme définitif à l’usage du chèque. Si ce service venait à disparaître, il serait toutefois très probablement remplacé par une alternative similaire en termes de coûts et de possibilités. Un chèque dématérialisé dont l’émission se ferait via smartphone et authentifiable par signature électronique, pourrait ainsi voir le jour et remplacer le chèque auquel nous sommes tous habitués.