Les infos pratiques
Si vous ressentez une grande fatigue depuis un certain temps, que vous vous essoufflez facilement, que vos mains et vos pieds sont froids, votre peau très pâle, il est possible que votre taux de globules rouges soit trop faible. Cette condition est désignée par le terme d’anémie, qui peut avoir de nombreuses causes. S’il est confirmé que votre numération en globules rouges est faible, le test de Coombs est l’une des analyses sanguines que votre médecin va pouvoir prescrire pour cerner le type d’anémie dont vous souffrez.
Objet
Ce test, également désigné épreuve à l’anti-globuline, consiste à effectuer un contrôle sanguin afin de voir s’il contient certains anticorps. Les anticorps sont des protéines que produit le système immunitaire lorsqu’il détecte que quelque chose est nocif pour la santé et doit être détruit par les cellules immunitaires. Si le dispositif de détection du système immunitaire se trompe, il va produire des anticorps qui ne détruisent pas ce qui est nocif. Il peut en résulter de nombreux problèmes de santé.
Le test de Coombs va aider votre médecin à déterminer si vous avez dans votre circulation sanguine des anticorps qui font que votre système immunitaire attaque et détruit vos propres cellules sanguines. Si vos globules rouges sont détruits, il peut en résulter une anémie hémolytique.
Il existe deux types de test de Coombs : l’examen direct et le test indirect. Le test direct est plus courant et effectue une recherche des anticorps qui se trouve à la surface de vos globules rouges. Le test indirect recherche les anticorps libres qui flottent dans la circulation sanguine. Il est également administré pour déterminer la présence éventuelle d’une réaction négative à une transfusion sanguine.
Interventions
Cette analyse requiert le prélèvement d’un échantillon sanguin. L’analyse de sang est effectuée à l’aide de composés qui réagissent aux anticorps dans le sang.
Le prélèvement de sang est obtenu par veinopuncture , une aiguille étant insérée dans la veine du bras ou de la main. Une petite quantité de sang est prélevée dans un tube à l’aide d’une aiguille, et l’échantillon est stocké dans un tube à essais.
Cette analyse est souvent pratiquée sur des nourrissons qui peuvent avoir des anticorps dans le sang parce que leur mère possède un autre groupe sanguin. Pour pratiquer ce test sur un nourrisson, on pique la peau à l’aide d’une lancette (petite aiguille bien aiguisée), généralement sur le talon. Le sang est recueilli dans un petit tube en verre, sur une lame ou plaque de verre, ou encore sur un bâtonnet diagnostique.
Préparation
Aucune préparation spéciale n’est nécessaire. Votre médecin va vous demander de boire une quantité d’eau normale avant de vous rendre au laboratoire ou sur le site de prélèvement.
Il est également possible que vous deviez vous abstenir de la prise de certains médicaments avant le prélèvement. Pour cela néanmoins, vous devez vous conformer rigoureusement aux instructions du médecin.
Risques
Vous allez éventuellement ressentir une douleur modérée ou une légère sensation de pincement. Cependant, cette sensation n’est que très légère et de courte durée. Une fois l’aiguille retirée, il est possible que vous éprouviez une sensation pulsatile. Il vous sera demandé d’appliquer une pression à l’endroit où l’aiguille a perforé la peau. Un pansement sera appliqué : il convient généralement de le laisser en place entre 10 et 20 minutes. Abstenez-vous de soulever des charges lourdes avec ce bras jusqu’au lendemain.
Les risques sont très rares. Il s’agit notamment :
- d’un évanouissement ou d’une sensation d’étourdissement ;
- de la formation d’un hématome (accumulation de sang sous la peau) ;
- d’une infection (laquelle peut, d’ordinaire, être évitée par nettoyage de la peau avant insertion de l’aiguille) ;
- d’un saignement excessif (la persistance d’un saignement durant une longue période après le test peut indiquer une pathologie sanguine plus grave et doit être signalée au médecin).
Résultats normaux
Les résultats sont considérés comme normaux en l’absence d’agglutination de globules rouges. L’agglutination (ou groupement en petits amas de cellules) signifie qu’aucun anticorps n’est agrégé à la surface des globules rouges présents dans le sang. L’éventuelle présence d’une anémie n’est pas provoquée par cet état. Il s’agit d’une caractéristique normale , la plupart des personnes n’ayant pas d’anticorps fixés à leurs globules rouges.
Résultats anormaux
Si l’analyse fait apparaître un agrégat de globules rouges, il s’agit d’un résultat anormal. L’agglutination (ou agrégat) de globules rouges lors d’un test de Coombs direct signifie que vous avez des anticorps sur vos globules rouges et que vous êtes potentiellement atteint(e) d’une condition qui provoque la destruction de globules rouges par votre système immunitaire (hémolyse). Les conditions qui font que des anticorps sont fixés à la surface des globules rouges sont les suivantes :
- anémie hémolytique auto-immune (votre système immunitaire réagit à vos globules rouges) ;
- toxicité des médicaments qui font que des anticorps se développent contre vos propres globules rouges : Les médicaments parfois responsables de cette condition sont les suivants : céphalosporines (une classe d’antibiotiques), L-DOPA (ou lévodopa, pour la maladie de Parkinson), dapsone (antibactérien), nitrofurantoïne (antibiotique), les médicaments anti-inflammatoires (ibuprofène), et la quinidine (médicament pour le cœur).
- réaction à une transfusion (lorsque le système immunitaire attaque du sang de donneur) ;
- différence de groupe sanguin entre la mère et l’enfant (érythroblastose du nouveau-né) ;
- leucémie lymphocytique chronique et d’autres leucémies ;
- lupus (lupus érythémateux disséminé), une maladie auto-immune ;
- mononucléose ;
- infection avec mycoplasme (un type de bactérie contre laquelle beaucoup d’antibiotiques sont impuissants) ;
- la syphilis ;
Il arrive parfois, en particulier chez les seniors, qu’un test de Coombs produise un résultat anormal en l’absence de toute autre maladie ou facteurs de risques ;
Un résultat anormal à un test de Coombs indirect signifie que vous avez des anticorps en circulation dans le sang qui sont susceptibles de provoquer une réaction de votre système immunitaire à des globules rouges qui sont considérés comme hétérogènes (comme lors d’une transfusion sanguine). En fonction de l’âge et du cas, il peut s’agir d’une mère dont le nourrisson possède un groupe sanguin différent (érythroblastose du nouveau-né) ; d’un groupe sanguin incompatible pour une transfusion ; ou d’une anémie hémolytique due à une réaction auto-immune ou à la toxicité d’un médicament.
Les nouveau-nés atteints d’érythroblastose peuvent présenter des taux très élevés de biliburine dans le sang, ce qui peut conduire à une jaunisse. Cette réaction intervient lorsque l’enfant à naître et la mère ont des groupes sanguins différents (facteur Rh + ou -, ou différences de type ABO), et que le système immunitaire de la mère attaque le sang de l’enfant pendant l’accouchement. Cette condition doit faire l’objet d’une surveillance soigneuse, parce qu’elle peut entraîner le décès de la mère ou celui de l’enfant. Il est fréquent qu’au cours des soins prénataux, la mère se voie administrer un test de Coombs afin de repérer des anticorps avant l’accouchement.