Les infos pratiques
Le cancer du col utérin offre une chance de survie dans environ 75 pour cent des cas, bien que le pronostic varie considérablement en fonction principalement de la taille et de l’extension de la tumeur. Comme tous les cancers, le cancer du col utérin peut métastaser (s’étendre) aux noeuds lymphatiques puis à d’autres organes. Plus le cancer est avancé, plus le traitement devra être agressif. Le traitement classique du cancer du col utérin comprend la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie ou une combinaison de ces traitements.
Chirurgie
On a recours à la chirurgie pour retirer autant que possible le cancer du site du site d’origine, des noeuds lymphatiques et éventuellement des régions où il s’est propagé.
La cryothérapie est une méthode moins invasive de destruction du tissu cancéreux. Elle consiste à détruire les tissus anormaux par le froid.
Ablation au laser
Un laser chirurgical peut être utilisé pour l’ablation – c’est-à-dire la destruction ou vaporisation – des cellules anormales.
La biopsie en cône, également appelée excision en cône ou conisation du col de l’utérus, consiste en l’ablation du col utérin d’un fragment de forme conique contenant des cellules dysplastiques ou cancéreuses. L’excision est pratiquée avec un scalpel ou par électrorésection à l’anse diathermique. Les cellules anormales sont ensuite analysées par un pathologiste qui en déterminera le stade afin de décider du traitement adéquat. La conisation est souvent décrite comme servant à la fois de technique de diagnostic et de traitement. Une étude récente a cependant montré que des cellules anormales sont laissées en place sur la marge chirurgicale (les bords de l’incision) chez environ un quart des patients qui subissent une excision par électrorésection à l’anse diathermique ou au bistouri, en fonction de l’aptitude du chirurgien et de plusieurs autres facteurs. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer la probabilité de développement du cancer du col utérin parmi ces patients.
Hystérectomie
Dans certains cas, une hystérectomie peut être nécessaire. L’hystérectomie est un acte chirurgical qui consiste à enlever l’utérus (y compris le col de l’utérus). L’utérus peut être retiré par une incision chirurgicale pratiquée sur l’abdomen (hystérectomie abdominale), par voie vaginale (hystérectomie vaginale) ou par voie laparoscopique (hystérectomie laparoscopique).
Une hystérectomie radicale peut parfois être nécessaire. On enlève plus que l’utérus lors de cette intervention. Sont également retirés :
- Les tissus proches de l’utérus (paramètre et ligaments utérosacrals)
- La partie supérieure du vagin (environ 2,5 centimètres)
Dans certains cas, les noeuds lymphatiques pelviens seront également retirés. On parlera alors de dissection des noeuds lymphatiques.
Les femmes qui subissent une hystérectomie, quel qu’en soit le type, ne pourront malheureusement pas avoir d’enfants par la suite. L’hystérectomie, même dans sa forme radicale, n’altère pas la sensibilité au plaisir sexuel. Le raccourcissement du vagin, et l’ablation de l’utérus et du col de l’utérus n’affectent en aucune manière la capacité à atteindre un orgasme.
Trachélectomie
Dans certains cas, il sera possible de pratiquer un trachélectomie à la place de l’hystérectomie. Lors d’une trachélectomie, le col de l’utérus et la partie supérieure du vagin sont retirés, et une suture en cordon de bourse est utilisée pour créer un orifice artificiel de la cavité utérine. La trachélectomie permet aux femmes d’être traitées sans perdre l’aptitude à avoir des enfants.
Éviscération pelvienne
Si, malgré un traitement complet, le cancer du col utérin continue de réapparaître, une éviscération pelvienne pourra être nécessaire. Il s’agit d’un intervention plus sérieuse au cours de laquelle l’utérus, les tissus avoisinants, la partie supérieure du vagin et les noeuds lymphatiques sont retirés, ainsi que la vessie, le vagin, le rectum et/ou une partie du côlon – en fonction du degré d’extension du cancer.
Radiothérapie
La radiothérapie peut être pratiquée soit au moyen d’un faisceau externe dirigé sur la région traitée, soit en interne, parfois avec une dose unique, avec la méthode dite curiethérapie ou brachythérapie (le préfixe brachy – siginifie court ). Lors de cette intervention, la source radioactive est implantée dans le col de l’utérus ou injectée directement dans la tumeur. La curiethérapie est utilisée dans certains cas précis, notamment lorsque la tumeur a envahi le côlon, rendant le cancer inopérable parce que l’opération entraînerait une infection généralisée aux conséquences presque sûrement fatales.
Chimiothérapie
La recherche a montré que les femmes atteintes de cancer du col de l’utérus invasif qui subissent une chimiothérapie combinée concommitamment (au même moment) à une radiothérapie, ont des chances de survie nettement meilleures que les patientes traitées par la seule chimiothérapie. Les agents chimiothérapeutiques (médicaments) utilisés dans le cadre du traitement du cancer du col de l’utérus sont la cisplatine (Platinol), souvent combinée au fluoroucarile (Adrucil, Carc, Efudex, ou Flouroplex) ou à l’hydroxyurée (Hydrea, Droxia). D’autres agents ont été testés lors d’examens cliniques et dans la pratique, mais aucun ne s’est révélé plus efficace que l’administration hebdomadaire de cisplatine, seule ou en combinaison avec d’autres agents chimiothérapeutiques. L’inconvénient du traitement à base de chimiothérapie est qu’il endommage les cellules saines aussi bien que les cellules cancéreuses et qu’il peut causer de nombreux effets indésirables comme la perte de cheveux, de la nausée et des vomissements.
Avancées thérapeutiques en la matière
Les chances de survie ne sont pas le seul critère de sélection du traitement du cancer du col de l’utérus. Beaucoup de femmes souhaitent préserver leur fertilité, ce qui requiert des ovaires en état de fonctionnement et, idéalement, un utérus viable. Les chercheurs ont développé de stupéfiantes méthodes permettant de donner aux femmes et aux couples une plus grande marge de manoeuvre sur le choix du traitement et sur la fertilité, et la vie sexuelle après le traitement. Une technique fascinante qui a été développée expérimentalement est le transfert d’un fragment du tissu ovarien du pelvis d’un patient sur son avant-bras. Une fois que ce tissu, appelé bande utérine, a été greffé, il reprend son activité normale dans son nouvel emplacement, produisant des hormones et ovulant. Les chercheurs travaillent sur le développement de techniques fiables de prélèvement des ovocytes (ovules immatures, ou oeufs) sur la bande afin de pouvoir les implanter dans l’utérus du patient ou d’une mère porteuse.
Une autre méthode expérimentale visant au maintien de la fertilité consiste dans la cryopréservation (préservation à très basse température) d’ovocytes prélevés des ovaires avant la radiothérapie ou la chimiothérapie, ou avant l’ablation chirurgicale des ovaires. Cette technique est distincte de la fécondation in vitro, qui consiste à retirer un ou plusieurs ovaires fécondés. La cryopréservation ne prélève que des ovocytes immatures qui pourront par la suite être amenés à maturité et fécondés. Cette technique connaît un taux d’échec élevé, mais de nouveaux progrès pourraient en faire une option réaliste pour certains patients.